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Vins et spiritueux frelatés : La traque continue

Le ministre du Commerce était personnellement à la tête des équipes de contrôle chargées de débarrasser le marché de ces produits de contrebande et de contrefaçon, le 20 février 2021.

Avant d’étendre l’opération à toutes les autres villes du pays dans quelques jours, le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana a tenu à voir lui-même, l’ampleur des dégâts. Depuis qu’une distillerie de vins et liqueurs a été découverte dans un quartier de Yaoundé, une psychose menace de s’emparer de tous les consommateurs, qui ne savent plus à quel… vin se vouer. La Brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes dépêchée sur le terrain, a sévi tout au long de la semaine dernière, en saisissant les stocks querellés et en fermant les établissements convaincus de fraude massive.
Commencée juste après minuit pour s’achever à 3h en présence des responsables des associations de défense des droits des consommateurs, cette tournée d’inspection a conduit les 6 équipes accompagnées des forces de l’ordre dans différents quartiers de la ville. A chaque étape, les stocks de produits sont inspectés à l’aide d’un logiciel qui renseigne clairement grâce à la vignette apposée sur la bouteille, sur l’origine, le type de produit, la date de son importation ou de sa fabrication et l’importateur ou le fabricant. C’est ainsi que des bouteilles de liqueurs avec des étiquettes pour vins ont immédiatement été saisies et le promoteur convoqué pour des explications aux services compétents du Mincommerce, le lundi 22 février.
six établissements sont dans le viseur du mincommerce. A savoir : les Boukarous, le Katios, le Bois d’ébène, la Sanza, le Black and White, le Bliss et le Bunker. Si les six premiers ont pu passer entre les mailles du filet, le dernier a purement été scellé pour plusieurs motifs. Non seulement la licence accordée au Bunker ne lui donne pas le droit d’avoir une boîte de nuit, un snack bar, un bar dancing, un restaurant, mais les étiquettes présentes sur les produits ne correspondent pas du tout aux produits auxquels ils sont destinés. Pire, ces étiquettes sont largement dépassées depuis des années ; preuve s’il en fallait encore, des nombreuses manipulations auxquelles se livrent le promoteur et ses collaborateurs.
En dehors du Bunker, les autres commerces inspectés n’avaient pas grand-chose à se reprocher. Une situation qui a beaucoup plu aux consommateurs, rassurés par la qualité des produits qu’ils consomment. Même les responsables de ces établissements ont applaudi des deux mains cette initiative du gouvernement, qui permettra à terme de séparer le bon grain de l’ivraie. Car de nombreux opérateurs véreux, attirés par le gain facile ont envahi le secteur ces dernières années, avec toutes les pertes que cela engendre pour les caisses de l’Etat et les dégâts sur la santé des populations.
Toutefois et selon certains observateurs, la peur du gendarme a amené certaines enseignes à se débarrasser elles-mêmes des produits querellés depuis de le début de cette opération coup de poing. Raison pour laquelle le ministre du Commerce les a mis en garde : « j’ai demandé aux contrôleurs d’investir de manière permanente le marché. Tous ceux qui seront pris la main dans le sac seront immédiatement scellés ». Les contrôles peuvent désormais s’étendre à d’autres villes, avec la même fermeté.
C.M.

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