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Fêtes de fin d’année : Le marché sera bien approvisionné

Les responsables des principales filières l’ont réaffirmé aux autorités, en se désolidarisant au passage de la sortie des adeptes du chantage.

Le Groupement interprofessionnel du Cameroun (Gicam), a jeté un pavé dans la mare en annonçant en fin de semaine dernière, la fin des importations et l’arrêt de la production des biens et services dans le pays. Comme il fallait s’y attendre, cette annonce brusque qui intervient à quelques encablures des fêtes de fin d’année, n’a laissé personne indifférent. Les ménages, les opérateurs économiques, l’opinion publique et le gouvernement, s’interrogent sur l’opportunité d’une telle sortie, vu son incidence sur le panier de la ménagère et l’impact sur le climat social déjà tendu à cause du renchérissement des matières premières et du fret maritime, suite au dérèglement du commerce mondial subséquente au Covid-19.
Conscient de la solidité de son partenariat avec les principales filières, le gouvernement a naturellement questionné ses responsables dont la plupart, heureusement ne se reconnaissent pas dans cette malheureuse sortie du patronat. Les filières poisson, riz, huiles raffinées et sel ont ainsi d’ores et déjà assuré les pouvoirs publics de leur engagement à inonder le marché en produits de qualité pendant les fêtes de fin d’année et même au-delà. Sollicitant au passage, un accompagnement supplémentaire de l’État, en ce moment où produire ou importer est devenu assez difficile, à cause de cette hausse généralisée des prix à l’international. Une doléance qui a reçu l’assentiment du gouvernement qui sait que la situation n’épargne aucun pays au monde et que si les prix n’ont pas connu une forte tendance inflationniste au Cameroun comme dans de nombreux pays, c’est grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics pour accompagner les entreprises pendant cette difficile conjoncture. A titre d’exemple, si l’inflation reste contenue à moins de 3 %, les prix ont augmenté ces 19 derniers mois de 5,3% aux Etats-Unis, 4,5% en Allemagne, 5,5% en Espagne, 7,8% en Rdc et 6,4% au Ghana.
Il faut rappeler que depuis la survenue de cette crise sanitaire et même avant, le gouvernement a ouvert des lignes de crédit, exonéré partiellement ou entièrement certains produits de droits de douane et autres taxes à l’importation, renoncé à certaines recettes fiscalo-douanières, octroyé des cadeaux fiscaux et cautionné le cas échéant, les entreprises privées pour leur permette de garder la tête hors de l’eau. Et il demeure disposé à faire d’autres gestes, autant que faire se peut. Ne pas reconnaitre ces efforts relève ni plus ni moins de la mauvaise foi et le gouvernement ne cèdera à aucun chantage, conscient de la pertinence de ses options.
En décidant de réduire légèrement leurs marges pour continuer d’approvisionner le marché, ces entités se positionnement définitivement comme des entreprises citoyennes, soucieuses de la stabilité du climat social. Les consommateurs et l’opinion devraient s’en souvenir dans l’avenir. C’est en effet dans l’adversité que l’on reconnait ses vrais amis, les vrais patriotes d’une part, et ceux qui caressent le rêve de voir le Cameroun s’embraser d’autre part. Oubliant au passage que les affaires ne peuvent prospérer que dans un environnement serein et calme. En temps de paix.

Claude MPOGUE

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