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L'Editorial

Le plafond de verre

Les Lions indomptables du Cameroun jouent ce vendredi contre le Brésil leur troisième match de poule de la coupe du monde Qatar 2022. La victoire est absolument nécessaire et impérative si les poulains de Rigobert Song Bahanag veulent accéder au deuxième tour. Mais elle pourrait ne pas suffire, car les Lions ne sont plus tout à fait maîtres de leur destin. Une qualification n’est possible qu’en cas de victoire contre le Brésil et de défaite de la Suisse face à la Serbie. Tout autre résultat serait synonyme d’élimination et d’adieu à la compétition. Comme en 1982, en 1994, en 1998, en 2002, en 2010 et en 2014 où le Cameroun n’a pas pu franchir le premier tour. Comme on peut le constater, le parcours des Lions lors des phases finales de coupe du monde n’a jamais été très brillant. Passée l’euphorie de la qualification, le Cameroun semble se heurter à un plafond de verre qu’il ne parvient pas à briser facilement. Après tous les échecs antérieurs, l’exploit n’en serait que plus retentissant surtout qu’il surviendrait face au Brésil, mythique pays de football que tous les pays africains supportent presque naturellement en dehors de leur propre équipe nationale.
Au moment d’entrer sur le terrain vendredi prochain, les joueurs camerounais devraient se souvenir que leurs lointains devanciers sont néanmoins parvenus à briser ce plafond de verre aux Jeux olympiques en Australie et lors de la Coupe des confédérations en 2003. Encore faut-il que l’environnement à l’intérieur et à l’extérieur de la tanière soit caractérisé par la sérénité et l’harmonie. « L’affaire » André Onana, autrement dit la suspension temporaire du gardien de but à quelques heures d’un match capital contre la Serbie, révèle le contraire. Une fois de plus, fidèle à une réputation solidement établie depuis des générations, la délégation du Cameroun défraie la chronique en s’illustrant dans la rubrique des faits divers et non par les résultats acquis sur le terrain.
Quoi qu’il en soit, au-delà du football, le sport camerounais en général est très souvent confronté au plafond de verre et éprouve d’énormes difficultés à le briser. Il y’a quelques semaines, les handballeuses camerounaises ont perdu une énième finale continentale contre leur bête noire de tous les temps: l’Angola. Avant les angolaises, ce sont les congolaises (Brazzaville) qui se dressaient toujours sur leur route comme des épouvantails pour les priver du moindre sacre au niveau africain. Les volleyeuses ont longtemps subi elles aussi la loi des kenyanes avant de briser le signe indien il y’a quelques années. Les sélections masculines ne sont pas encore parvenues à vaincre la malédiction et l’hégémonie des pays maghrébins dans la même discipline. C’est dire que le sport camerounais de haut niveau a encore du chemin à faire. Une éventuelle qualification des Lions indomptables pour le deuxième tour vendredi prochain, de surcroît contre le Brésil, ne devrait surtout pas occulter cette dure et implacable réalité. Il y a encore beaucoup d’efforts à faire dans tous les domaines dans de nombreuses disciplines pour briser le plafond de verre.
Les coups d’éclats et les exploits sporadiques ne suffisent pas. Seule une organisation stricte et rigoureuse permet d’inscrire les performances dans la durée et le long terme. Cela dit, une victoire contre le Brésil vendredi prochain serait déjà bonne pour le moral! Si en plus, elle donnait lieu à une qualification pour le second tour, ce serait le graal!

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